Depuis que le bureau régional du Sdf de Bamenda a été décapité par le Nec qui l’a dissout, rien ne va plus dans la capitale régionale du Nord-Ouest. Depuis que le bureau régional du Sdf de Bamenda a été décapité par le Nec qui l’a dissout, rien ne va plus dans la capitale régionale du Nord-Ouest. Déjà qu’avec l’entrée du Rdpc en scène, grâce à la présence de M. Biya à Bamenda en décembre 2010, la base électorale du Sdf est fortement entamée par les assauts du Rdpc qui ne cesse de recruter dans les rangs de son rival le plus coriace. Depuis, les militants sont sollicités dans les deux camps, avec comme enjeux, la participation au scrutin d’octobre 2011. Si pour l’heure, le Sdf n’a pas encore donné clairement sa position, il demeure constant que la dissolution du bureau régional de cette partie va gravement faire grève de son investissement politique dans la région. En effet dit-on à ‘commercial avenue’ et même à Ntarikon, le quartier-siège du parti, au-delà de l’apparence, et dans l’attente de la convention nationale qui devrait choisir le candidat Sdf à la présidentielle, le bureau dissout, dans lequel on trouverait des adeptes de la thèse du changement, a été victime de la sourde rivalité qui opposerait Fru Ndi à plusieurs prétendants au poste de chairman. On se souvient qu’un discours insistant fait prévaloir la thèse de la nécessité d’un changement à la tête du Sdf où l’on croit savoir que Fru Ndi ne présente plus un profil de ‘winner’ pour les intérêts du parti. Ces partisans du renouvellement de la direction du Sdf excipent que l’élection présidentielle à venir fera entrer le Cameroun en phase de transition politique. Par conséquent, il serait normal que le chairman puisse se préparer à passer la main, pour un challenge d’un autre genre, au nom des intérêts supérieurs du parti et du Cameroun. Les noms les plus avancés Quand on sait en outre que le chairman serait à la recherche d’un homme-miracle qui, sans toucher à son poste, pourrait être coopté comme candidat Sdf à l’élection présidentielle, quand certaines rumeurs laissent penser qu’un prélat aurait été approché par Fru Ndi pour qu’il se présente à la présidentielle sous les couleurs du parti, il n’est donc pas étonnant que outrés, certains cadres militants ou groupe de cadres militants aient pensé à coopter et de l’intérieur, l’un d’eux pour le proposer à Fru Ndi. Parmi les noms les plus avancés, il y a certes, Célestin Djamen dont on ne croit pas beaucoup au charisme pour une telle responsabilité, l’honorable Serge Noumba, militant du bureau régional de l’Ouest, mais surtout l’honorable Fobi Nchinda, que l’on dit proche de l’ancien bureau régional du Nord-Ouest qui vient d’être dissout. Mais pour tous ceux-là, Fru Ndi n’a pas encore dit son dernier mot. Sera-t-il ou non candidat à son poste et partant à la présidentielle au cas ou le Sdf accepterait de participer à la compétition ? Une lettre lui aurait été adressée dans ce sens par, dit-on, l’honorable Fobi. Dans ce document de plusieurs pages dont nous avons pu avoir connaissance, l’auteur assure au chairman que s’il est candidat, « je soutiendrai votre candidature et vous soutiendrai. » Mais ajoute l’auteur, « vous avez plusieurs fois indiqué que le parti accepterait un candidat autre que vous-même pour l’investiture à la présidence de la république ». Le député a donc surfé sur l’état d’esprit du chairman en lui écrivant pour lui demander « humblement votre acceptation pour que je puisse me présenter comme candidat du parti à la présidentielle 2011. » Le candidat à la candidature ajoute : « sous votre leadership, je ferai tout ce qui est nécessaire pour gagner cette élection présidentielle pour le parti. » Bien entendu, rien n’enseigne que le chairman ait apprécié cette initiative. Ombrageux pour son pouvoir comme il est, certains pensent que la dissolution du bureau régional du Sdf du Nord-Ouest est une riposte à ce qui peut être considéré comme un crime de lèse majesté. Honorable Fobi Nchinda Simon, vice-président de la commission des finances de l’Assemblée nationale « Les 25 000 recrutés vont attendre 2 ou 3 ans pour leur intégration » L’honorable Fobi Nchinda Simon est architecte de métier. Rentré au Cameroun en 1975 après une formation de neuf ans aux Etats-Unis, il est à l’origine de plusieurs projets d’envergure comme : l’hôpital Général de Douala, le Centre des affaires maritimes, l’hôtel Hilton, le Crédit foncier, le camp Sic Mendong et bien d’autres. Militant de la première heure au sein du Sdf, il faisait partie du Think Thank du parti sous la direction de Sengat Kuo. C’est en 2006 qu’il décide de sortir des rangs pour affronter ses électeurs. En 2007, il devient député et vice-président de la commission des finances à l’Assemblée nationale. Commençons par un sujet d’une brûlante actualité. Vous étiez à l’Assemblée nationale lorsque Elecam II a été adopté. Manifestement, il y a régression par rapport à Elecam I, si l’on en croit les prises de position des leaders de l’opposition. Avec sa danse Bafia, Elecam, en son aspect actuel, nous pousse vers l’inconnue politique. Je pense que M. Biya, initiateur du texte adopté, se comporte en candidat du Rdpc et non en chef de l’Etat. Elecam n’est pas en mesure de conduire les élections en date d’aujourd’hui. Il n’y aura donc pas d’élection s’il n’y a pas suffisamment de modifications pour l’organisation d’un scrutin juste. La rencontre Fru-Ndi Biya de décembre dernier laissait entrevoir, malgré les nombreuses critiques, une meilleure prise en compte des revendications du Sdf concernant le code électoral. Que pensez-vous de cette rencontre et de la suite qui lui est réservée ? Vous savez, le radicalisme a un temps. La gestion du pays, et la paix sont importantes. La rencontre entre le chairman et le président de la République est une bonne chose, en tant que dialogue direct entre deux leaders politiques dont l’un a la charge du pays et l’autre est le chef de file de l’opposition. Il s’agit de frères, de compatriotes qui se rencontrent pour parler du pays. Ce dialogue a sans doute permis à Fru Ndi de dire à Biya ce que les conseillers du président lui cachent. Par exemple qu’il y a des hommes d’un pays voisin qui sont importés à Ndonga-Mantung et à l’Extrême-Nord pour les besoins de charters électoraux. En direct, Fru Ndi peut mieux expliquer au chef de l’Etat la nécessité d’instaurer la carte biométrique aux élections et bien d’autres sujets qui puissent contribuer à l’amélioration du dialogue politique et du bien-être social. Toutefois, je puis déplorer qu’il y ait eu malentendu au niveau de la communication. Le peuple camerounais aurait été intéressé par l’objectif de cette rencontre. En tant que parlementaire et vice-président de la commission des finances, avez-vous trouvé juste et sincère la décision exceptionnelle du chef de l’Etat de recruter 25 000 jeunes fonctionnaires? La jeunesse camerounaise a besoin d’emplois. Mais cette décision est arrivée trop tard et hors de contexte. 1-Monsieur Biya a attendu 27 ans pour trouver des emplois à cette jeunesse ; 2- Les 25.000 emplois qu’il compte créer vont laisser au moins dix fois plus de la jeunesse sans emploi. Faut-il attendre 27 autres années encore pour les autres ? Donc, la capacité de trouver une solution à terme et à temps au problème de chômage de la jeunesse n’a pas été démontrée. J’ai peur que cette décision soit plus politique et électoraliste. Et il serait dommage d’instrumentaliser les enfants. Quand bien même ils seront recrutés, -ce qui est moins sûr- je ne crois pas que cela soit faisable d’ici la présidentielle. J’ai peur que ceux qui ne seront pas recrutés définitivement avant les élections deviennent des laisser pour compte. Ceux qui seront recrutés risquent d’attendre deux ou trois ans pour leur intégration et prise en charge financière. C’est la méthode de gestion de Monsieur Biya. J’ajoute que l’emploi des 25.000 fonctionnaires nouveaux augmenterait le budget de fonctionnement par rapport au budget d’investissement, ratio déjà gravement déséquilibré en faveur du fonctionnement. Nous sommes en année du cinquantenaire de la réunification du Cameroun. Mais les thèses sécessionnistes sont toujours d’actualité. Quelle est la position du Sdf par rapport au Scnc ? Le Scnc est en contradiction avec le Sdf. Il est séparatiste. Le Sdf veut gérer l’ensemble du pays. Toutefois, les revendications du Scnc sont justifiées parce que Biya ne s’est pas ouvert au dialogue. Les membres du Scnc sont des Camerounais à part entière. Ils ont droit à leur opinion qui devrait faire partie de la discussion nationale. Le dialogue est fédérateur et il doit être primordial pour notre pays. Quelles que soient leurs revendications, le président devrait, en bon père de famille, prêter une oreille attentive aux sollicitations de ses compatriotes. Mais il a refusé catégoriquement toute discussion avec le Scnc. Même quand ils s’affichaient encore comme « All anglophone conférence », ils ont été poussés à leur dernier retranchement. Ajouterez-vous foi à ce qui se dit, à savoir que le président est coupé de son peuple à cause de mauvais conseillers ? Il s’est coupé lui-même de son peuple parce que ses collaborateurs sont choisis par lui-même. Il ne faut pas trouver comme excuse que les gens l’empêchent d’être à l’écoute de son peuple. La preuve, c’est que Biya avait peur d’aller à Bamenda pour le cinquantenaire de l’indépendance en décembre 2010, parce que son entourage disait qu’il ne sera pas en sécurité. Le président a constaté la chaleur de l’accueil d’un peuple en phase avec lui. Pour chaque leader, c’est un indicateur de l’encouragement que le peuple lui donne à travailler pour le bien du pays sans avoir peur. Député de Bamenda-Bali, quel état des lieux faites-vous aujourd’hui de votre circonscription électorale ? Ma circonscription compte 760 000 habitants, soit l’ensemble de la ville de Bamenda. Cette circonscription est sous représentée parce qu’à titre d’exemple, le sud avec 400 000 habitants compte 11 députés, alors que Bamenda n’en a qu’un. Il est évident que mon travail de député est difficile, car incombant à un seul élu. Heureusement que dans chacun des quatre arrondissements que compte la ville, j’ai mis en place des comités pour m’aider à gérer les microprojets et d’autres responsabilités parlementaires. La première année, les 8 millions destinées aux microprojets ont été consacrés à implanter dans la ville des infrastructures élémentaires de base. A la deuxième année, mes collaborateurs et moi avons investi dans la jeunesse, tandis que les micros projets de la 3è année ont été consacrés à l’accompagnement des femmes |
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